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Sarkozy trop occupé à nous « protéger » pour être candidat

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Non, « franchement, non », Nicolas Sarkozy n’est pas candidat. Il se contente de faire « son devoir » de président, à savoir « gérer une crise qui inquiète les Français… les protéger ».

Comment se fait-il qu’on avait l’impression, jeudi soir en regardant son intervention sur TF1 et France 2, de ne pas voir un président, mais justement un candidat ?

Les maux de la France ? Ils viennent des décisions prises par la gauche. Et quand il se vante d’avoir supprimé 150 000 postes de fonctionnaires, c’est pour fustiger les 60 000 postes que François Hollande veut créer dans l’Education nationale.

Nicolas Sarkozy n’est pas candidat, « franchement, non », mais il défend bec et ongles son bilan : il n’a « pas calé » pour faire la réforme des retraites malgré « neuf manifestations nationales ».

Nicolas Sarkozy n’est pas candidat, « franchement, non », mais il a enfin dessiné son programme : travail, innovation, formation, investissement et « gestion rigoureuse ». Et martelé son idée centrale : imiter l’Allemagne, puisqu’elle réussit. Se rapprocher d’elle jusqu’à se confondre économiquement, et former avec notre voisin un « poids lourd ».

Calvi réveille le Sarkoshow
Jean-Pierre Pernaut qui complète et tue la question d’Yves Calvi sur l’affaire Karachi en demandant des nouvelles de Carla et Giulia, la fille : « Elles vont bien ? »

Calvi qui énerve le président en évoquant des sondages donnant 70% de Français mécontents. Il l’énerve vraiment en lui posant deux fois la question sur son éventuelle candidature en 2012 :

« Pourriez-vous imaginer ne pas briguer un second mandat pour faire un travail drastique, très impopulaire ?
– Vous êtes malin, vous me reposez la même question, ma réponse est la même ! »


L’erreur de ces pauvres Grecs

« La Grèce peut se sauver », mais selon Nicolas Sarkozy, il y a un problème économique et moral avec ce pays. « Ce fut une erreur » de faire entrer la Grèce dans la zone euro, en 2001 : « Ni madame Merkel ni moi n’étions en fonction lorsqu’on a décidé de faire entrer la Grèce dans l’euro. Et, disons-le, ce fut une erreur : la Grèce est entrée avec des chiffres faux. »

Ceux qui étaient « en fonction » à Paris s’appelaient Jacques Chirac et Lionel Jospin. Et aujourd’hui, la Grèce peut lui servir d’épouvantail pour justifier des mesures de rigueur :

« Il faut voir ce que les Grecs subissent depuis deux ans. Regardez ce qui se passe quand un pays ne fait pas ce qu’il faut faire. »


« Madame Merkel et moi »

Sarkozy et « madame Merkel » ont de grands projets : « Nous allons faire converger, madame Merkel et moi, l’économie allemande et l’économie française pour créer, au cœur de l’Europe, un poids lourd solide pour partir à la conquête des marchés du monde entier. »

Comment ? Instructions ont été données à « messieurs Baroin et Schaüble », les ministres de l’économie des deux pays, pour instaurer des deux côtés du Rhin :

  • « le même impôt sur les bénéfices des sociétés » ;
  • des « taux de TVA harmonisés » ;
  • des « hypothèses économiques pour nos budgets validées les uns par les autres » ;
  • une « fiscalité du patrimoine identique » ;
  • des « échanges d’informations ».

Ainsi naîtra, imagine Sarkozy, un moteur franco-allemand vraiment intégré. Il livre sa pensée profonde sur l’Europe : « Il n’y a pas assez d’intégration dans la zone euro –– les 17 – et trop dans l’Union Européenne – les 27. »

« Rigueur » ? Dites plutôt « gestion rigoureuse »

La « rigueur », c’est ce qui menacerait la survie du « modèle social français » : la sécurité sociale, la retraite, l’assurance chômage. La « gestion rigoureuse », c’est ce qui permettra de préserver ce modèle. Pourtant, c’est bien une politique de rigueur qui s’annonce.

Le gouvernement va d’abord revoir à la baisse sa prévision de croissance pour 2012, sur laquelle est construit le budget. Ce ne sera plus 1,75% mais 1% : une révision démontrant l’« esprit de sérieux » des dirigeants français.

Revoir la prévision de croissance, c’est revoir le budget : « C’est entre six et huit milliards d’économies supplémentaires à trouver. »

Pas de hausse « généralisée » de la TVA
Les annonces douloureuses attendront la semaine prochaine. Le président discutera avec les dirigeants du G20 au sommet prévu mercredi et jeudi, et « c’est avec ces éléments-là que nous déciderons ce qu’il convient de faire ».

Pas question, en tout cas, d’augmenter les impôts directs. Et la TVA ? Nicolas Sarkozy a écarté « une augmentation généralisée », car « ça pèserait sur le pouvoir d’achat des Français, ça pèserait sur la consommation des Français, et ce serait injuste ».

Là aussi, tout est dans la nuance : pas d’augmentation « généralisée », cela ne signifie pas forcément qu’il n’y aura aucune augmentation.

Tout est de la faute des 35 heures

Le réchauffement climatique, c’est à cause de 35 heures. Ah non, pardon. Mais ce serait le cas pour à peu près tous les autres maux de la France, et notamment de la menace de la perte du « triple A ».

C’est bien simple : les 35 heures ont « ruiné la compétitivité » du pays. Elles ont semé la pagaille dans les hôpitaux et les usines. Elles sont, selon Sarkozy, non seulement une négation de la valeur du travail – qui « n’est pas un gros mot » – mais aussi la cause des délocalisations :

« Les 35 heures ont été une folie payée par les ouvriers et les employés. Il y a eu des délocalisations, une pression sur les salaires. Ça s’est révélé une catastrophe économique et sociale. »

C’est vrai, quoi, M’sieur Calvi : « Comment voulez-vous gagner plus si vous travaillez moins ? » Pas de ça avec Sarkozy : « Avec les heures supplémentaires, c’est neuf millions de salariés français qui ont gagné en moyenne 450 euros de plus. »

Les affaires, les « rumeurs » et les « calomnies »

Calvi évoque l’affaire Karachi et la campagne présidentielle d’Edouard Balladur en 1995 : Sarkozy n’a-t-il vraiment « rien su d’un financement illégal » ?

« Je peux vous le dire de la façon la plus formelle qui soit. Ca fait bientôt 17 ans. Est-ce que vous imaginez que s’il y a quoi que ce soit à reprocher à monsieur Balladur, on ne l’aurait pas trouvé ? »

Sarkozy fait ensuite la liste des affaires récentes où son nom est apparu : Clearstream (comme par hasard avant la présidentielle de 2007, souligne-t-il), Bettencourt (en pleine réforme des retraites, avec le témoignage « ignoble » de cette infirmière sur des enveloppes qui lui étaient destinées), une rumeur sur sa séparation avec Carla Bruni (au moment des régionales), et maintenant Karachi :

« Vous savez, un président doit rendre des comptes. La transparence, je suis d’accord, la calomnie, non ! »

Calvi insiste et évoque les deux proches du président mis en examen, Nicolas Bazire et Thierry Gaubert : « Monsieur Bazire est mon ami, c’est un homme honnête [...], vous inventez la présomption de culpabilité ? »

Candidat ? Trop occupé à vous « protéger »

Non, non, non, Nicolas Sarkozy n’est pas en campagne pour 2012. Il est trop occupé à « protéger » les Français :

« Pour l’instant, je dois gérer une crise qui inquiète les Français, je dois les protéger. Mon travail, ce n’est pas de penser à ma candidature. »

« Je suis président de la République, je n’ai pas à me demander si je dois le redevenir ou pas, je dois assumer mes responsabilités jusqu’à la dernière minute. »

D’ailleurs, François Mitterrand n’a-t-il pas attendu le mois de mars pour se déclarer en 1988 ? Pour lui, « le débat sera tranché fin janvier, début février ».

Mathieu Deslandes | Journaliste Rue89
Blandine Grosjean | Rue89
François Krug | Journaliste Rue89
Pascal Riché | Redchef Rue89


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